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Les Séances PHOTO

Sandro Oliviera photographie l’humain et dépeint l’intime

 

Mix art, mariage des genres, des techniques ; de l’émotion et de la sensibilité : le

travail du photographe Sandro Oliveira a de quoi séduire. Artiste émergent - tout

juste quadragénaire- né à Sao Paulo et installé à Paris depuis une dizaine d’années,

 

Sandro fait partie de ces rares photographes contemporains -comme Nancy Wilson-

Pajic ou Sally Mann - qui utilisent un procédé -breveté en 1858 et tombé en

désuétude après la première guerre mondiale- le tirage à la gomme bichromatée.

 

Au départ l’œuvre se situait au « macaret » de l’image photographique et d’un

rendu évoquant la peinture, mélange d’abstraction lyrique et d’impressionnisme.

Désormais elle questionne le portrait comme genre. Avec l’ouverture de son studio

parisien, Sandro brise la « glace » des catégories et des étiquettes. Repris, le

procédé mis au gout du jour, est une cuisine magique : enduire au pinceau une

feuille de papier épaisse d’un mélange de gomme arabique, bichromate de

potassium ou d’ammonium et d’un pigment qui donnera sa couleur au tirage. Le

chef Oliveira connaît la recette. « Travailler le pixel au pinceau » dit-il en souriant.

 

Exposition au soleil, révélation -au cœur de l’alchimie photo-peinture-, bain.

Transmutation, « dépouillement », pureté. Ce procédé lui permet, justement, de

gommer les frontières entre deux arts, d’atténuer les valeurs chromatiques. Sandro

Oliveira le dit avec simplicité : « Mon but est de faire, réellement, des portraits

intimistes ». Modèle… de confiance donnée, laissons apparaître notre âme

comme… objectif. L’art comme art de vivre, de se révéler.

Patrick Le Fur

Critique d’art.

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